Un "Social Business" n'est-il juste qu'une "Entreprise sociale" mais en anglais ? Business, entreprise, social,... ça peut aller ensemble ?
Dans son nom, on comprend que Entreprise Sociale* ou Social Business induit le fait d'avoir un état d'esprit "entreprise", c'est à dire produire une activité ou un produit qui permet de générer de l'argent. Même si le produit ou l'activité répond à une problématique de société ET que les profits sont réinvestis.
Le Social Business selon Muhammad Yunus
Mis en avant dans le début des années 2000 par le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus (créateur du microcrédit), "le social business (entreprise sociale) est un concept d'entreprise, utilisant les profits de cette dernière pour produire une valeur ajoutée "sociale" auprès de la communauté dans laquelle elle se situe. L’entreprise ne reverse aucun dividende, elle réinvestit ses profits."
Selon M. Yunus, « aujourd’hui, les problèmes sont plutôt résolus par les associations. Sauf que celles-ci sont limitées. Elles font sortir de l’argent pour résoudre un problème, mais il ne leur revient pas par la suite, contrairement aux entreprises sociales. » Pour lui, l'entreprise sociale/social business permet de palier à ce problème en trouvant des réponses business à des problématiques collectives.
J'en parlais aussi dans un article précédent mais ces nouvelles organisations font le pont entre l'action sociale (souvent réservé aux associations) et le monde de l'entreprise (peu présentes sur les problématiques sociales/sociétales/environnementales).
Une entreprise sociale/social business qu'est ce que c'est ?
Les entreprises sociales** sont donc des structures hybrides qui peuvent regrouper :
- des entreprises avec l'agrément ESUS (Entreprise Sociale d'Utilité Publique) : ont un modèle économique mixte avec une autonomie et aide de l'Etat.
- des entreprises dont l'activité et les missions sont sociales*** (entreprise de réinsertion de personnes éloignées de l'emploi, logement social,...) : ont un modèle économique mixte avec une autonomie et aides de l'Etat.
- des entreprises reconnues comme appartenant à l'ESS : ont un modèle économique mixte avec une autonomie et des aides de l'Etat.
- des start-up sociales : ont un modèle économique autonome.
- des entrepreneur.es sociaux avec différentes structures juridiques (SA, SCIC, SCOP, SARL,.. ) : ont un modèle économique autonome.
=> A quoi les reconnait-on ?
La mission principale de la structure est d'apporter une réponse à un/des problèmes de société non comblés.
Le projet à un modèle économique équilibré et génère un bénéfice.
Le profit est en grand partie redistribuée pour le projet (lucrativité individuelle limitée)
Mix privé & public dans les partenaires
N.B : Certain.es comptent les associations, fondations,... dans les entreprises sociales mais comme leur nature ne leur permet pas d'avoir un but lucratif, à mon sens elles n'entrent pas dans la case business. Nombreuses de ces organisations emploient beaucoup de collaborateur.ices et sont d'énormes structures mais l'état d'esprit de leur statut est trop différent d'un état d'esprit business.
* on n'utilise pas (ou très peu) le terme Entreprise Environnemental.
**raccourci souvent utilisé pour "entreprise sociale et solidaire". Dans laquelle il faut aussi entrer environnemental car le terme "entreprise sociale" regroupe les champs environnementaux et sociaux à présent.
*** exemples : Groupe SOS (premiere entreprise sociale en Europe qui ouevre sur le terrain pour fournir des réponses aux difficultés sociales et sociétales), Mozaïk RH (cabinet de recrutement spécialisé dans la promotion de l’égalité des chances), Enercoop (fournisseur d’électricité 100% renouvelable),...
Pour aller plus loin :
https://www.la-croix.com/Actualite/Economie-Entreprises/Economie/Qu-est-ce-qu-une-entreprise-sociale-2014-02-11-1104819
https://www.avise.org/entreprendre/creer-sa-structure
https://start.lesechos.fr/au-quotidien/developpement-personnel/social-business-et-si-vous-donniez-du-sens-a-votre-travail-1177046
https://www.cairn.info/revue-reflets-et-perspectives-de-la-vie-economique-2004-3-page-9.htm
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